Thanks to You [OS]

Titre : Thanks to you
Auteur : Moi ^^
Genre : OS - Romance
Rating : PG
Ship : Sheyla
Saison : Hors saison
Résumé : Le retour de John sur Atlantis après une longue absence ^^
Disclaimers : Rien ne m'appartient, comme toujours --'





La porte blindée coulissa pour la dernière fois de mon séjour au SGC. J'entrevis la salle d'embarquement, l'alarme annonçant une prochaine activation de la porte des étoiles retentit soudain et provoqua un bond dans mon coeur. Une joie sans borne contracta mon ventre, si bien que j'eus l'impression d'y sentir des papillons voler. Un large sourire étirait mes lèvres tandis que je m'approchais, le grand anneau métallique ne m'avait jamais parue plus beau et impressionnant. Voilà 4 mois à présent que j'avais quitté Atlantis et mes fonctions de Leader militaire, 4 longs mois de perdition pensais-je sans en rajouter, où tout m'avait paru aussi gris et morne que les murs du Stargate Command. Cheyenne Mountain avait ses attraits, mais rien ne valait l'océan scintillant, le ciel azur, les deux soleils de la planète Atlante. Mes amis me manquaient tellement que je m'imaginais les croiser au détour d'un couloir. J'avais été déçu tant de fois par cette illusion éphémère que rien ne semblait pouvoir me faire rire à nouveau. Sauf cette journée...

Je me retournai et observai d'un oeil rieur la vitre surplombant la salle de la porte. Le Général Landry me lança un sourire, Walter me fit un petit signe de main que je lui rendis.

"Chevron 1 enclenché !" dit-il quelques secondes plus tard.

Je regardais le cercle des Anciens tourner avec une grâce indescriptible, quand un second chevron d'un rouge orangé s'illumina.

"Chevron 2 enclenché !"

Je repensai soudain aux raisons qui m'avaient poussé à partir de la cité. Samantha Carter avait débarqué, un matin, dans la Gate Room. Une arrivée impromptue qui en avait surpris plus d'un, Elizabeth la première. Elle s'était hâtée de l'accueillir bien sûr, mais n'avait pu s'empêcher de conserver ses sourcils froncés d'inquiétude et d'appréhension. Cameron Mitchell, leader de SG-1, avait été grièvement blessé durant une mission d'infiltration auprès des Oris. Il avait évidemment fallut que les choses tournent au vinaigre, les informations de l'équipe phare du SGC avaient été malencontreusement incomplètes. Alors qu'ils ne s'attendaient qu'à une vulgaire légion de soldats, ils s'étaient retrouvés face à l'Oricii en personne. Un long combat avait suivis, blessant les deux camps. Sans le jeune homme, l'équipe ne pouvait plus fonctionner, ils avaient donc fais appel au militaire le plus apte à le remplacer. Flatté toutefois, j'avais initialement refusé. Le Dr Weir également. D'un point de vue professionnel la Cité ne pouvait se passer de l'un de ses leaders, d'un point de vue personnel je n'avais aucune envie de quitter ceux que j'appelais depuis longtemps les miens. Malheureusement, du point de vue hiérarchie, et c'est celui-ci qui comptait, l'avis du Général Landry dépassait celui d'un civil. J'avais donc été contraint de quitter mes fonctions pour une période encore indéterminée, soit la convalescence de Mitchell.

Il avait été d'autant plus difficile pour moi de laisser une jeune femme que de laisser ma vie sur Atlantis. Son visage triste me revint en mémoire alors que je distinguais vaguement le 4éme chevron devenir écarlate. L'annonce de mon départ avait été très éprouvante pour nous deux. Ses yeux noisettes s'étaient mis à briller, une larme avait tracé un sillon humide sur sa joue mate, un spasme avait fait trembler sa lèvre inférieure. La perte de Jinto, fils de Halling, l'avait bouleversé bien plus qu'elle-même n'aurait pu le prévoir. Une fièvre fulgurante l'avait pris, que Carson Beckett n'avait prit en charge que trop tard. Des vagues d'angoisse et de tristesse la prenaient parfois et provoquaient en elle des torrents de larmes que moi seul parvenait à assécher.
Ma mutation avait été le coup de grâce. Depuis mon arrivée sur la base, son visage me revenait sans cesse. Je la voyais, seule, assise sur notre lit dans l'obscurité, sa chevelure rousse tombant mollement sur ses pommettes inondées. Cette vision me soulevais le coeur si bien que je me retrouvais dans ce même état certains soirs. Je n'effectuais ma tâche que dans l'espoir qu'elle se finisse et que je puisse regagner le lieu où je me sentais réellement chez moi.

"Chevron 5 enclenché !"

Je sortis soudain de ma rêverie alors que je distinguais enfin le Dr Daniel Jackson devant moi, que j'avais plus que côtoyé ces derniers temps. Il me tapota l'épaule en un geste chaleureux, nous deux nous étions considérablement rapprochés. A défaut des maths de Rodney, l'archéologie de Dan m'avait passionné. Après plusieurs secondes, je réalisai qu'SG-1 au complet était venu me dire au revoir. Touché sans le montrer, comme toujours, je les saluai l'un après l'autre. Vala et moi nous entendions comme larrons en foire, elle était comme la soeur que je n'avais jamais eu. Même esprit, même humour, même tempérament jouissif. Je lui ébouriffais affectueusement les cheveux, boutade qu'elle me rendit sans attendre. Je m'approchai ensuite de Sam et la serra volontiers contre moi. J'avais été agréablement surpris de constater que bien qu'au moins aussi intelligente que McKay, elle avait su garder une certaine humilité, un certain contrôle sur elle qui lui avait tout de suite inspiré mon respect. Avec un cerveau pareil, je me demandais si moi-même ça ne me serais pas monté la tête. Puis vint le tour de Teal'C. Au premier contact, j'avais tout d'abord cru me retrouver devant un Ronon version Jaffa. Mais l'homme s'était avéré être profondément agréable, et d'une sagesse jusque là inégalée d'après moi. Certes sa manie de m'appeler John Sheppard à chaque apostrophe me surprenais toujours, mais je m'y étais fais, et ça me manquera sans doute. Et enfin le Colonel Mitchell. Frais et dispo depuis quelques jours maintenant, il me serra solennellement la main. Je ne l'ai vu que peu de temps, il avait passé ces derniers mois en centre de rééducation. Toutefois nous avions fait connaissance et nous étions très bien entendus.

"Bonne chance avec les Wraiths !" me dit-il avec un sourire taquin.

"Et vous avec les Oris !" Lui répondis-je sur le même ton.

"Chevron 7 enclenché !" poursuivit Walter.

Je me retournai vers le vortex prochainement ouvert, de plus en plus excité à l'idée de retrouver la Cité si chère à mon coeur. Je ramassai la valise que j'avais posé sur le sol, fin prêt pour mon voyage de quelques secondes. Quand enfin...

"Chevron 8 verrouillé !" acheva le technicien.

La vague bleue tant attendue surgit soudain de la porte des étoiles et illumina de sa teinte unique la salle d'embarquement. Je soupirai de bien être, saluai d'un dernier signe de main tout le personnel de la base, puis m'avançai vers ma "terre promise". Un froid glaciale qui ne m'avait jamais paru plus délicieux traversa chaque cellule de mon corps, je me sentis soulevé dans les airs, j'avais quitté la Terre. La sensation fut de courte durée, à peine le temps de dire ouf, mot exprimant tant de choses dans ce cas précis, que je sentais déjà le sol si familier d'Atlantis sous mes pieds.

La cité toute entière semblait vouloir m'accueillir avec cérémonie ! Un soleil magnifique illuminait d'or la Gate Room depuis le grand vitrail la surplombant, le bruit étouffé des vagues s'écrasant au loin atteignit mes oreilles, une odeur iodée taquina mes sens. En plus de toutes ses petites choses qui m'avaient tant manqué et que je redécouvrais, je fut d'autant plus surpris de constater qu'un grand rassemblement d'Atlantes se tenait devant moi, le Dr Weir à sa tête.

"Bienvenue à la maison John !"

Je lui répondis par un sourire éclatant qui traduisait tout ce que je pouvais ressentir. La jeune diplomate s'approcha de moi et posa une main sur mon épaule.

"Comment va-t-elle ? demandai-je, soucieux.
- Pas très bien, avoua-t-elle, la mine triste.
- Vous avez bien reçu mon message ?
- Oui ! Tout se passe bien, elle ne se doute de rien."

Soulagé, je souris et étreignis ma supérieure qui, malgré les quelques différends futiles qui nous opposait parfois, m'avait manqué. Je m'écartai d'elle, regardai autour de moi et demandai, soudain curieux :

"Où sont Rodney et Ronon ?
- En mission. Ils devaient vous accueillir mais ils ont été invité tardivement à un Congrès organisé par les Pyctes.
- Les Pyctes ?
- Oui, un peuple Pégasien.
- Avancé ou pas ?
- Oui. Ils en sont à la bombe nucléaire.
- Je vois... Il aurait été mal vu de refuser, ils pourraient nous être d'une aide précieuse.
- Voilà..."

Et bien... J'en avais manqué des choses. Après un instant de silence, je repris.

"Liz, je vous laisse !"

Je lui adressai un clin d'oeil complice, avant de me diriger vers la sortie de la Gate Room.

Il fallait que la surprise soit totale. Je me dirigeai vers les quartiers d'habitation où Teyla somnolait certainement, la tête emplie d'idées sombres et brumeuses. Mes pas s'accéléraient tant j'avais hâte de revoir son visage d'ange, je me retrouvai si vite devant ma porte que je doutai quelques secondes si c'était bien la mienne. D'un geste lent, presque cérémonieux, je passai ma main devant les cristaux éteints, qui s'illuminèrent aussitôt d'une teinte bleutée. Je sentis avec bonheur l'encens athosien que ma compagne faisait brûler chaque nuit avant de se coucher. Je jetai un rapide coup d'oeil autour de moi, rien ici n'avait changé. Je n'avais embarqué que des affaires strictement nécessaires, à savoir des vêtements et une photo d'elle. Mon affiche de Johnny Cash, mon skate-board, ma guitare, et Guerre et Paix n'avaient pas bougé. Je ne distinguai que quelques secondes plus tard une forme gracieuse étendue sur mon lit, dissimulée sous un drap blanc. Sa peau douce et brune contrastait avec l'étoffe immaculée, elle était si belle quand elle était endormie... D'un pas feutré, je m'approchai d'elle. Par chance le bruit métallique de la porte ne l'avait pas réveillé. Ce n'était pourtant qu'une question de temps. Telle une ombre sournoise, je me déchaussai et me faufilai avec une délicatesse toute particulière sous le tissu dont elle était recouverte. Dos presque collé contre mon torse, elle ne quitta pas les bras de Morphée pour autant. Précautionneusement, je passai mon bras autour de sa taille, ce qui la fit bouger légèrement. Ma bouche à quelques centimètres de ses pommettes je me mit à souffler avec douceur sur celles-ci. Sa réaction fut rapide et adorable, elle plissa ses yeux clos qu'elle ouvrit peu de temps plus tard. La fatigue rendait sans doute sa vue flou, elle cligna ses paupières plusieurs fois. J'admirais ainsi ses grands cils noirs, et ses pupilles de braise qui me faisaient fondre. Prise de doute, était-ce un rêve ou non, elle se tourna vers moi.

"J... John ?"

Un sourire au coin de mes lèvres, je ne répondis rien. Elle leva une main tremblante et la posa sur ma joue. Ce contact me fit un tel effet que je fermai les yeux, elle descendit ses doigts le long de ma peau, comme pour vérifier si j'étais bien réel. Elle sembla convaincue, apparut alors une expression d'intense bonheur sur ses traits magnifiés, je sentis soudain ses bras s'agripper tendrement à mon cou. Je répondis aussitôt à son étreinte que je voulais ne jamais voir finir. Un tel amour centré en deux êtres mêlés, c'était une sensation que je ne connaissais qu'avec elle. Désintoxiqué ces derniers mois, je n'hésitai cependant pas à retrouver ma drogue et respirai à grandes bouffées son parfum fleuri. Je sentis bientôt des larmes mouillées dans le creux de mon cou, j'embrassai le sommet de son crâne dans l'espoir de les voir disparaître. Doucement, je m'approchai de son oreille et murmurai :

"Ca va aller mon ange... "

Je sentis son emprise se renforcer encore, si c'était possible, et entendit un sanglot qui déchira notre silence. Sans doute n'aurais-je pas entendu sa voix si elle n'avait pas été aussi proche de moi, je sentis ses lèvres s'entrouvrir et prononcer d'un timbre semblant soulagé :

"Grâce à toi..."


Voilààà